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Anniversaire de la géothermie de la Courneuve !

Il y a 40 ans avait lieu le lancement des travaux des premiers forages de géothermie à La Courneuve. C’était le début d’une grande aventure qui se poursuit aujourd’hui grâce à une expertise développée au fil des ans.

C’était en 1980, « l’an I de la géothermie », époque qui a vu se multiplier en France les opérations de géothermie, sous l’impulsion des politiques publiques, face à l’augmentation du coût des énergies fossiles. Au cœur de cette dynamique se trouvait la société Geochaleur, Société nationale pour l’application de la géothermie, créée en 1978 par l’Union nationale des HLM, la Caisse des dépôts et consignations, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). En Seine-Saint-Denis, l’ambition était alors d’alimenter grâce à l’énergie du sous-sol 80 000 équivalents logements dans des villes telles que Clichy-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois, Sevran, Blanc-Mesnil, Villepinte, Tremblay-en-France…et La Courneuve.

A La Courneuve, le premier doublet a été réalisé en 1980 sur le site de Moulin Neuf, avec pour objectif de fournir une énergie propre et peu chère aux habitants de la cité des 4000 Sud. C’est l’OPHLM de la Ville de Paris qui a été à l’origine de cette opération aux côtés de la Ville de La Courneuve, pionnière parmi les collectivités qui se sont lancées à cette époque dans l’exploitation du gisement du Dogger présent à 1800-1900 mètres de profondeur dans le bassin parisien. Cette nappe était alors relativement bien connue, une première opération ayant été réalisée à Melun en 1969. La Ville de La Courneuve et l’OPHLM de la Ville de Paris entendaient alors réduire les charges des locataires des 2800 logements des « 4000 Sud », fortement touchés par les hausses du fuel, de l’électricité et du gaz, et lutter contre la pollution…

Les travaux ont été réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de la société Geochaleur. Ils se sont déroulés en pleine ville, rue de l’Union, nécessitant la mise en place de mesures limitant les nuisances liées au bruit (moteurs isolés phoniquement, murs anti-bruit), au trafic des camions, et à l’éclairage du chantier se déroulant 24h/24… Dans le prolongement direct de cette première expérience, le Syndicat Mixte associant la Ville de La Courneuve et les OPHLM de la Ville de Paris et de La Courneuve a lancé une deuxième opération rue Politzer pour la création d’un réseau de chaleur alimentant les 4000 Nord.

Mais les premières années de la géothermie en France se sont vite révélées difficiles au cours des années 1980, sous l’effet de trois facteurs :

  • des difficultés techniques liées à la complexité de l’exploitation de la ressource et des phénomènes de corrosion mal maîtrisés, engendrant des coûts d’exploitation importants,
  • l’effondrement du prix du baril du pétrole rendant peu compétitif le prix des énergies renouvelables,
  • la charge financière représentée par les emprunts souscrits à des taux très élevés.

Face à ces multiples obstacles, les collectivités se sont mobilisées sur tous les fronts, techniques et financiers : mise au point d’un traitement anti-corrosion, renégociation de la dette…Si certaines villes ont dû finalement renoncer à la filière géothermique, La Courneuve a poursuivi au cours de toutes ces années l’exploitation de cette précieuse ressource à la fois écologique et économique.

Le doublet de la rue Politzer a été entièrement renouvelé de 2016 à 2018 et équipé de pompes à chaleur pour rehausser une température d’eau peu élevée (57°C), permettant d’atteindre un taux d’énergies renouvelables de 58% en 2019 à un prix compétitif. En avril dernier et 3 ans après sa mise en service, le nouveau doublet a fêté ses 100 000 MWh !

Ceci démontre la capacité des collectivités à porter sur le long terme des projets ambitieux et complexes d’énergies renouvelables, en agissant depuis quatre décennies pour la transition énergétique et en luttant contre la précarité énergétique.

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